Des scientifiques découvrent une méthode de piégeage du carbone potentiellement révolutionnaire en termes d'efficacité énergétique

"Nous pouvons capturer des types d'émissions qu'il serait difficile de limiter par d'autres moyens.

L'idée d'éliminer le CO2 de l'atmosphère pour enrayer le changement climatique divise les communautés scientifique et environnementale, principalement en raison de l'énergie que ce processus requiert traditionnellement. Aujourd'hui, des chercheurs ont découvert un moyen propre et relativement peu coûteux de capturer dans l'atmosphère le carbone qui réchauffe la planète.

Une équipe de l' université de l'État de l'Ohio a mis au point une méthode permettant de combiner les technologies de captage direct du dioxyde de carbone dans l'air (DACC) avec l'énergie géothermique, et affirme que ce processus pourrait contribuer à la création de systèmes de captage et de stockage du dioxyde de carbone à grande échelle. Les chercheurs ont présenté leurs conclusions dans la revue Environmental Research Letters, comme le rapporte The Cooldown.

Bien qu'il s'agisse d'une technologie susceptible de sauver la planète, le DACC peut être coûteux, comme l'explique un rapport de l'université publié sur Tech Xplore. Son fonctionnement nécessite également de l'énergie : si le système utilise des combustibles fossiles traditionnels, il ne fait qu'ajouter à l'atmosphère des gaz qui réchauffent la Terre.

La nouvelle méthode, appelée Captage direct du CO2 dans l'air avec utilisation et stockage du CO2 (DACCUS), propose d'utiliser la chaleur stockée sous terre dans les aquifères salins profonds pour produire de l'énergie renouvelable pour les systèmes DACC, selon l'article de Tech Xplore.

Le système isolerait le carbone capturé de l'air dans ces formations géologiques - une partie du dioxyde de carbone peut circuler pour extraire la chaleur géothermique, qui peut être utilisée directement ou convertie en électricité, selon le rapport.

Le DACC, tout comme d'autres techniques telles que le captage et le stockage du carbone (CSC), est un moyen pour les scientifiques de réduire la quantité de ce gaz qui réchauffe la planète dans l'atmosphère.

Par exemple, une start-up islandaise injecte du dioxyde de carbone provenant d'une centrale électrique voisine dans de la roche basaltique après l'avoir mélangé à de l'eau souterraine, accélérant ainsi un processus qui prend normalement des milliers d'années en seulement deux ans.

De même, des solutions basées sur la nature peuvent aider à faire le travail. Certains scientifiques se tournent vers l'agriculture du carbone pour gérer les terres agricoles dans le but d'améliorer la quantité de gaz stockée dans les sols. D'autres se tournent vers les herbiers marins, qui fournissent chaque année des services de stockage du carbone d'une valeur d'environ 88,3 milliards de dollars.

"Les technologies d'élimination du carbone sont particulièrement utiles pour atténuer le changement climatique, car elles permettent de capturer des types d'émissions qu'il serait difficile de limiter par d'autres moyens", explique Martina Leveni, auteur principal de l'étude et chercheur postdoctoral à l'État de l'Ohio, selon Tech Xplore. "Nous nous sommes donc demandé s'il était possible de combiner des technologies qui pourraient être bénéfiques l'une pour l'autre afin d'atteindre cet objectif de manière plus efficace.

Les auteurs ont également conçu une étude de cas pour démontrer comment leur technologie pourrait fonctionner dans la région de la côte du Golfe des États-Unis, qui, selon eux, possède la géologie appropriée pour fonctionner en toute sécurité.

L'équipe affirme que son système pourrait être opérationnel d'ici 2025 et que la méthode pourrait commencer à éliminer le carbone d'ici 2030, selon le rapport de Tech Xplore. Ils estiment également que jusqu'à 25 systèmes DACCUS fonctionneront dans une seule des 27 formations géologiques de la côte du Golfe du Mexique d' ici 2050.

Les projets de capture du carbone sont-ils réalistes ?

Comme le rapportait CTIF.org l'année dernière, nombreux sont ceux qui doutent du réalisme des projets de captage du carbone. Certains pensent que même si les usines de capture du carbone devenaient efficaces sur le plan énergétique, elles nous inciteraient tous à assouplir notre attitude à l'égard des émissions, ce qui aurait pour conséquence que la technologie de capture du carbone ne parviendrait jamais à maintenir un niveau d'émissions équivalent à celui des émissions.

Selon un article paru en novembre 2022 sur Pachama.com, les projets de capture du carbone basés sur les forêts sont plus réalistes et plus efficaces à long terme, notamment parce qu'ils ne consomment pas d'énergie externe (générée) une fois qu'ils sont plantés et qu'ils poussent.

L'article décrit trois types de projets de capture du carbone par les forêts :

• Reboisement: plantation de nouveaux arbres, souvent pour rendre à la forêt des terres dégradées.
• Conservation des forêts: protection des forêts existantes menacées de déforestation.
• Amélioration de la gestion forestière : recours à des activités de gestion forestière qui permettent d'accroître le stockage du carbone et/ou de réduire les émissions dues aux activités forestières.

L'article examine ensuite de plus près les qualités uniques de chaque type de projet .

Crédit photo : Photo téléchargée par SaskPower.

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Le captage et le stockage du carbone en un coup d'œil

À la centrale électrique de Boundary Dam, l'unité 3 équipée d'un système de captage du carbone émettra 100 000 tonnes de CO2 dans l'atmosphère par an, contre 1,1 million de tonnes auparavant.